Conseillé par (Libraire)
13 avril 2024

Jean François Beauchemin écrit sur les « vrais » gens. Les gens sans fioritures, qui n’ont pas grand-chose à faire des apparences et tout à faire avec une certaine idée du sens du mot « vivre ». Ici, il nous fait le récit de la vie d’un homme, de sa relation avec son frère, schizophrène, de son amour pour sa femme, son attachement à son chien, à tout ce qui fit de sa vie ce moment intime et si universel. L’écriture est fine, ciselée, tout est dans quelques mots, phrases : le souffle de la brise, l’agitation des feuilles, ce frère qui ne cesse de s’échapper à lui-même, les moments partagés, les émotions, ce rythme qui transcende l’histoire simple d’un homme qui a un frère schizophrène. Magnifique.

Bulteau, Gwenaël

Manufacture de livres

19,90
Conseillé par (Libraire)
8 mai 2024

A ne pas rater !

Pour son troisième roman, Gwenaël Bulteau, nous entraine à la suite d'un officier de police militaire, Le lieutenant Koestler, officiant à Alger en 1900. Un crime vient d'être commis dans la demeure d'une famille de notable français, la famille Wandell, laissant six corps achevés de multiples façons.

On retrouve dans ce nouveau roman tout ce qu'on aime chez Gwenaël Bulteau : un fait divers prenant pour cadre une période peu glorieuse de notre histoire, des événements bien réels qu'on ne trouve qu'en marge des manuels d'histoire, ici la colonisation de l'Afrique par une France toujours empêtrée dans l'affaire Dreyfus, de nous en faire revisiter les inégalités sociales, et les conséquences dans la vie quotidienne des différentes franges de la population.

Alors voilà, ce pourrait être tout, et ce serait déjà bien.

Ce serait toutefois omettre le principal pour le lecteur : le plaisir du lecteur décuplé par :

- des personnages attachants ou révoltants que l'on identifie dès leur première apparition, et qui continue à nous habiter bien après avoir terminé le livre... Vous n'oublierez pas la bande d'orphelins...

- un rythme diablement efficace : après un premier chapitre particulièrement immersif (il n'est pas interdit de penser à l'entrée en matière de "L'Enragé de Sorj Chalandon), l'auteur déroule 320 pages qui ne donnent jamais l'impression de ralentir, qui ne se répètent pas, maintiennent le lecteur en éveil et font constamment progresser l'histoire.

- un enchâssement des différentes histoires particulièrement intelligent qui au delà de servir le sus-cité rythme, apporte énormément à l'immersion du lecteur quand au cadre historique, à sa compréhension et à l'évolution des personnages.

Il convient enfin de dire que si "Malheur aux Vaincus" obéit et respecte parfaitement les codes du roman policier, il offre de vrais passages romanesques et nous conte des histoires si tragiques, qu'à ce titre, il serait réducteur de le contenir à ce genre.

Bref, j'ai adoré ! 🙂